• Bonsoir-bonsoir !

    Je vous présente aujourd'hui un nouvel article dans la rubrique "textes divers". Il s'agit d'un court récit (vraiment très court, je ne suis pas certaine que le nom de récit convienne) que j'ai imaginé à partir de mon tableau préféré (pour le voir, cliquez ici !).

    Je me suis beaucoup amusée en le rédigeant, j'y ai glissé pas mal de citations de poèmes plus ou moins célèbres de poètes tous célèbres. Serez-vous capables de toutes les retrouver ? Le défi est lancé !

    Bonne lecture !


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  • La Liseuse, Pierre Auguste Renoir, 1874, Musée d'Orsay, Paris

    Ce texte commence comme une ekphrasis (c'est-à-dire la description littéraire d'un tableau, je vous laisse deviner lequel !) et se poursuit comme un petit récit sur ce que m'a inspiré cette jeune femme. Je me suis placée du point de vue d'un observateur masculin, le peintre sans doute, ou en tout cas un artiste.

    Les plus littéraires d'entre vous remarqueront sans doute les citations de poèmes que j'ai repris à mon compte dans ce petit (très petit) récit. N'hésitez pas à me faire part dans les commentaires de ce que vous pensez être des citations, je vous dirais si vous avez vu juste !

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    2 commentaires
  • Bien le bonsoir !

    Comme vous pouvez le voir, le design du blog a changé ! Qu'en pensez-vous ? C'est mieux qu'avant, hein ? Heureusement que j'ai des cousins géniaux (Merci à vous deux ! ^^) parce que j'aurais jamais réussi à faire ça sans eux !

    Quant à JtlP, deux nouveaux chapitres sont en ligne ! Reportez-vous dans le menu à droite pour les liens, j'ai pas vraiment le temps de les insérer dans cet article, désolée !

    Voilà, en vous souhaitant une bonne lecture ! ;-)


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  •             Debout les bras croisés dans un recoin discret près de l’entrée, Avignant regardait les spectateurs rejoindre leur véhicule, emportant avec eux leurs souvenirs de la pièce. Guillaume avait honte. En dix-sept ans de carrière c’était la première fois qu’il avait un aussi gros trou de mémoire sur scène. Le plus terrible, c’est que Thomas Robson lui avait soufflé son texte et qu’il avait été incapable de lire sur les lèvres. Les spectateurs l’avaient encouragé par des applaudissements mais rien n’y avait fait, il ne parvenait pas à se souvenir de sa réplique. Thomas avait du parler à sa place.

                -Vous allez sans doute me demander pourquoi je ne suis pas venu vous saluer alors que je savais que nous logions dans le même hôtel ? avait-il dit.

                -C’est exact, avait piteusement répondu Guillaume.

                La longue tirade de Thomas qui avait suivit avait permis à Guillaume de reprendre ses esprits et de terminer la pièce sans difficulté apparente mais il s’en voulait encore énormément.

                -Ne me dit pas que tu rumines toujours ce qu’il s’est passé ? le sermonna amicalement Thomas en le rejoignant à l’extérieur du théâtre. Tu sais, ce n’est pas grave, ça arrive à tout le monde.

                -Je sais, soupira Avignant. Ce n’est pas la première fois que j’oublie mon texte mais d’ordinaire je finis toujours par m’en rappeler.

                -Alors, selon toi, qu’est-ce qui a fait que cette fois était différente des autres ?

                D’habitude, la femme que j’aime n’est pas en train de se battre pour rester en vie en Corée du Nord, pensa-t-il. Il se garda cependant de le dire à voix haute car Agathe lui faisait confiance, elle lui avait demandé de ne parler à personne de cette expédition et, malheureusement, son meilleur ami ne faisait pas exception.

                -Guy ? l’appela Thomas, le sortant de sa rêverie. C’est moi ou tu me caches quelque chose ?

                -Tu me connais trop bien, sourit Guillaume. Mais je ne peux pas t’en parler, je suis désolé.

                -Ne le sois pas, je suis un grand garçon, je peux comprendre, lui assura son ami. Si tu souhaites m’en parler plus tard, je suis là. Allez, inutile de rester ici. Rentre chez toi.

                -Tu as raison. A demain ! le salua-t-il.

                Guillaume s’éloigna en direction de sa motocyclette. Il ne prenait plus sa voiture depuis le départ d’Agathe car elle lui rappelait leurs adieux et il voulait à tout prix ne pas y penser. En mettant la main dans la poche de son blouson à la recherche de ses clés, Guillaume toucha un papier. Il le sortit et le regarda même s’il l’avait déjà identifié. Il s’agissait de la feuille sur laquelle Agathe lui avait expliqué qu’elle ne pouvait accepter le cadeau de Noël qu’il lui avait offert. En découvrant cela, lorsqu’il avait quitté la résidence des Lantier, Guillaume avait décidé de se rendre chez Agathe afin de mieux comprendre ce refus. C’est ainsi qu’il se retrouva en compagnie de Chantilly, devant la porte du studio de la journaliste, un 1er janvier.

                Il sonna. A ses côtés, Chantilly ne tenait pas en place. Elle aimait découvrir des endroits où elle n’était jamais allée, et l’appartement de la jeune femme n’échappait pas à cette règle. A peine la porte fut-elle ouverte que le caniche s’était déjà précipité à l’intérieur, arrachant un cri de surprise à Agathe. En reconnaissant Guillaume, elle identifia immédiatement la boule de poils qui faisait le tour du studio en courant. Elle se détendit légèrement mais le comédien sentait qu’elle n’était pas vraiment heureuse de le voir.

                -Je te dérange ? lui demanda-t-il en utilisant, enfin, le tutoiement.

                -Non, pas du tout, je lisais. Entre, l’invita-t-elle.

                -Merci. Chantilly, assis ! ordonna-t-il à son chien.

                -Laisse, ce n’est pas grave. Donne-moi ton blouson.

                Il lui tendit sa veste et elle l’accrocha au portemanteau. Après avoir fusillé du regard Chantilly, qui venait de sauté sur le canapé-lit, Guillaume se décida à entrer dans le vif du sujet :

                -Tu es partie très vite hier soir, tu étais pressée ?

                -Oui, affirma-t-elle en le conviant à s’asseoir, le chauffeur de mon taxi m’a appelé pour me dire qu’il était garé dehors, alors je n’ai pas voulu le faire attendre. J’espère que Henry ne l’a pas trop mal pris. Veux-tu boire quelque chose ?

                -Un verre d’eau, s’il te plaît.

                Elle mentait, Guillaume en était certain. Si elle s’était enfuie, c’était sans doute qu’elle voulait éviter de devoir se justifier à propos du cadeau refusé, raison pour laquelle elle n’est pas contente de me voir aujourd’hui, conclut-il. Il avisa le livre posé sur la table et commenta :

                -Emile Zola. C’est intéressant ?

                -Non, mais je n’avais encore jamais lu Germinal, expliqua-t-elle. Mieux vaut tard que jamais.

                Elle déposa deux verres d’eau sur la table. Lentement, Guillaume en avala une gorgée.

                -Oui, c’est vrai, confirma-t-il. D’ailleurs, je te remercie pour le livre. J’en ai commencé la lecture ce matin.

                -L’histoire de France est autrement plus intéressante que Zola, tenta Agathe.

                Guillaume comprit sans mal qu’elle souhaitait éviter de parler du bracelet mais il était décidé à en venir aux faits.

                -Et mon cadeau, il ne te plaisait pas ? lança-t-il finalement.

                -Je croyais que ma petite lettre était claire, se désola Agathe en soupirant. Je ne peux pas accepter ce bijou, je pensais que tu comprendrais.

                -Dis plutôt que tu n’en veux pas, se moqua-t-il. Il ne te plaît pas ?

                -Bien sûr que si, là n’est pas la question, seulement, peux-tu me dire combien tu as déboursé pour ce bracelet ?

                Guillaume ne répondit pas de suite. Il sortit de sa poche la petite boîte contenant le bijou, la regarda un instant, puis la posa sur la table, bien en face d’Agathe.

                -Le prix ? C’est la seule chose qui t’embête ? Et c’est pour cela que tu refuses ce bracelet ? Alors, d’une part, un cadeau, ça ne se refuse pas, d’autre part, tu n’es pas censée connaître le prix de ce qui t’est offert et enfin, si c’est cela qui t’inquiète, je ne m’attends pas à ce que tu me fasse un cadeau de même valeur et pour cause : tu n’es pas censée en connaître le prix.

                Cette dernière remarque arracha un sourire à la jeune femme. Guillaume en fut ravi. Il fit un signe à son chien, qui se prélassait toujours sur le clic-clac de la journaliste, afin que celui-ci s’approche. Il le prit dans ses bras et l’installa sur ses genoux de telle façon que le caniche se retrouva assis, les pattes avant posées sur la table, dans une posture très humaine. Pour conclure sa petite tirade, Guillaume ajouta :

                -Maintenant, si tu ne veux toujours pas accepter le bracelet, je peux toujours essayer d’en faire un collier pour Chantilly, elle en sera enchantée.

                Comme pour appuyer les dires de son maître, la petite chienne émit un aboiement joyeux, accentuant le comique de la scène. Cela fit rire Agathe. Chantilly en profita pour sauter à terre et s’asseoir à son côté, en la fixant de ses grands yeux noirs. Guillaume choisit cet instant pour exposer son dernier argument :

                -Ne sois pas jalouse Chantilly mais, je pense qu’il ira beaucoup mieux à Agathe.

                Loin de se vexer, le caniche monta sur les genoux de la journaliste et lui lécha le visage. En riant toujours, cette dernière écarta d’une main le museau baveux du chien et s’adressa à Guillaume :

                -Merci.

                -Mais je t’en prie, répondit celui-ci en posant ses coudes sur la table et son menton dans ses mains. Bon, tu l’ouvres ?

                Il rit à son tour, heureux qu’Agathe accepte le cadeau. Celle-ci, prit délicatement le paquet, retira l’emballage dorée et ouvrit la boîte.

                -Il est vraiment magnifique, murmura-t-elle en contemplant le bracelet.

                Guillaume sourit. Agathe ferma le bijou autour de son poignet droit. Elle se leva car Chantilly s’était déjà précipitée sur le sol, et vint déposer un baiser sur la joue de l’acteur qui ferma les yeux avec bonheur. Un aboiement sonore mit fin au contact des lèvres de la jeune femme sur la peau de Guillaume.

                -Je ne t’ai pas oublié, Chantilly, la rassura Agathe, j’ai un petit quelque chose pour toi.

                La journaliste se dirigea vers son bureau. Comme si elle avait compris, Chantilly la suivit. Agathe mit la main sur un objet marron, long comme une main. Un petit nœud rouge avait été accroché autour. Guillaume reconnut une friandise pour chien de la forme d’un os. Agathe l’agita au-dessus du caniche qui se dressa sur ses pattes arrière pour tenter de la saisir.

                -Joyeux Noël, lui dit Agathe en faisant tomber l’os dans la gueule du chien.

                Aussitôt, celui-ci tourna les talons et se précipita sur le canapé pour le dévorer.

                -Chantilly ? demanda Guillaume.

                -Ouarf ! répondit l’intéressée.

                -C’est ça, confirma-t-il, on dit merci !

                Agathe et Guillaume éclatèrent de rire.


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  •             Lorsque Agathe se réveilla, il faisait encore sombre. Elle se redressa sur les coudes et observa la forêt alentours. Ses yeux perçaient avec difficulté les ténèbres car une épaisse brume matinale les rendait impénétrables. La jeune femme s’en remit donc à son ouïe. Elle percevait le discret chant des insectes et celui plus marqué, des oiseaux ; elle ne repéra pas le bruit des vagues sur le lac, signe que celui-ci était calme. Près d’elle, elle entendit le souffle paisible de ses camarades. Elle frissonna. Malgré son pull en laine, elle ressentait la morsure du froid. Elle se glissa hors de son sac de couchage et décida d’aller marcher près du lac afin de se réchauffer. En silence, elle s’éloigna de ses amis. Un détail avait cependant retenu son attention : ils n’étaient que trois. En passant près de la jeep, elle vit George, assis derrière le volant. Elle monta sur le siège près de lui.

                -Bonjour, la salua-t-il. Bien dormi ?

                -Etonnement bien. Et vous ?

                -Je n’ai pas fermé l’œil. A vrai dire, je ne cessais de penser à ce qui nous attend aujourd’hui. J’ai regardé sur la balise. Nous allons devoir traverser une large zone urbaine. J’ai peur que nous ne puissions passer inaperçus.

                -Hier non plus, nous ne le pouvions pas, lui rappela-t-elle. Pourtant, nous nous en sommes sortis.

                -Hier, il n’y avait que quelques paysans. Aujourd’hui, nous allons croiser beaucoup plus de monde. Et puis, la balise émet des ondes qui risquent de nous faire repérer.

                -Nous n’aurons qu’à couper momentanément l’alimentation, proposa la journaliste.

                -Et comment nous orienterons-nous si nous éteignons la balise ?

                -Alors laissons-la allumée. Et, puisque Lyov l’a équipée d’un logiciel capable de brouiller les ondes, elle ne devrait pas en émettre.

                -Si nous faisons cela, les autorités nous suivrons à la trace en relevant tous les endroits où les communications ont été coupées, car elles le seront forcément sur notre passage, intervint Lyov qui venait de les rejoindre et s’était accoudé à la fenêtre ouverte de la voiture.

                -Bon, soupira Agathe. Lyov, tu n’as qu’à désactiver le logiciel et le tour est joué !

                -La balise émettra alors des ondes et nous serons repérés, rappela le Russe.

                -C’est un risque à prendre, les coupa le médecin en s’approchant. De toute façons, il y a tellement de communications dans une ville que nous avons peu de chance d’attirer l’attention des autorités.

                -Aurais-tu oublié où nous sommes, Lena ? fit remarquer Michael que tout ce bruit avait réveillé. En Corée du Nord ! Je pense que tout est sous surveillance dans ce pays, donc nous ne passerons pas inaperçus. Du reste, pas sûr qu’il y ait beaucoup de communications et par conséquent d’ondes dans le coin.

                La Corée du Nord n’était pas en effet connue pour l’usage abusif que ces habitants faisaient du téléphone.

                -Contournons la zone urbaine, conseilla, excédée, Agathe.

                -Trop long, marmonna Michael.

                -Faites comme vous voulez, de toute façon, il nous faudra prendre des risques à un moment ou à un autre !

                Agathe sortit de la voiture au moment où George commentait :

                -Je crois qu’elle a raison.

                Elle ignora le reste de la conversation et commença à ranger son sac de couchage.  Au bout d’un moment, les autres la rejoignirent et firent de même en silence. Lorsque tout le monde fut prêt à partir, George leur annonça :

                -J’ai pris une décision. Nous allons traverser la ville. La balise nous guidera. Nous désactiverons le logiciel destiné à brouiller les ondes et nous verrons bien. Les autorités nous repéreront certainement mais, si nous sommes rapides, nous aurons quitté la zone urbaine et remis en marche le logiciel de Lyov avant qu’elles ne se lancent à notre poursuite. Des questions ?

                Le Russe, l’Allemande, l’Américain et la Française firent signe qu’ils approuvaient. Ils se dirigèrent vers la jeep. George prit le volant, Agathe se plaça près de lui. Les trois autres s’assirent sur la banquette arrière, Lena au centre. La voiture démarra et s’élança sur le mauvais chemin de terre en direction du sortir de la forêt. La brume se leva en même temps que le jour sans qu’aucune parole n’ait été échangée à bord du véhicule. Lyov rompit finalement le doux ronronnement du moteur qui les berçait en allumant son ordinateur. Tous l’entendirent pianoter rapidement sur le clavier et une seule question se retrouva finalement dans tous les esprits et au bord de toutes les lèvres : que faisait-il donc de si intéressant ? Agathe décida de couper court à la monotonie du voyage en sortant son magnétophone. Elle commença par raconter les derniers évènements à voix haute dans le micro. Le silence avait élu domicile dans l’habitacle et on entendait plus désormais que la voix de conteuse de la jeune femme, comme si le moteur s’était arrêté pour écouter le récit de faits que personne ne semblait avoir vécu et que tous avaient l’air de découvrir pour la première fois. Aucun des membres de l’équipe ne protesta lorsque Agathe ajouta que des tensions avaient commencé à naître au sein de la petite troupe. Elle expliqua que cela était sans aucun doute dû au fait qu’ils étaient tous loin de leur famille et que cela était difficile à vivre car ils ignoraient s’ils reverraient leurs proches un jour. La journaliste leur proposa d’enregistrer chacun leur tour un message destiné à leurs proches. Elle laissa ensuite le magnétophone passer de mains en mains tandis que chacun parlait dans le microphone et s’adressait à ceux qu’il aimait dans sa langue. Tous écoutèrent religieusement sans faire de commentaire sur ce qu’ils comprenaient. Agathe tint l’enregistreur pour George qui, même s’il n’avait pas de famille, avait le droit de laisser un message. Agathe fut la dernière à parler à ceux qu’elle aimait dans le magnétophone.


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