• Bonjour !

    Comme je vous avais dit hier que je posterai un article demain et qu'aujourd'hui, nous sommes demain par rapport à hier (ça va ? Vous suivez toujours ?), vous pouvez dès aujourd'hui-là-maintenant-tout-de-suite lire le chapitre 20 de Je te le Paris ! Où l'on retrouve Guillaume et Thomas scotchés à leur téléviseur.

    En vous souhaitant une bonne lecture !

    PS : saviez-vous qu'en ancien français (au Moyen-Âge), "aujourd'hui" se disait "huimé" ? Cela fait qu'au Moyen-Âge, c'était tous les jours le 8 mai ! (oui, je sais, elle était facile, mais ça fait des mois que je tente sans succès de la placer dans une conversation alors je me rattrape ici ! ^^')


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  •             Guillaume et Thomas se trouvaient dans l’une des loges du théâtre en attendant le début de la représentation. Thomas s’inquiétait pour son ami qui n’avait pas dit un mot depuis son arrivée dans l’après-midi. Le pauvre homme était complètement abattu. Il attendait que quelqu’un le sorte de sa torpeur en lui apprenant l’identité de celui qui avait survécu à Hatori Honda. Mais cette annonce, qui déterminerait son attitude des prochains jours, voire des prochains mois, ne semblait pas vouloir venir. Lorsqu’il saurait enfin qui était revenu en vie de Corée, soit Guillaume plongerait dans le désespoir le plus total, soit il revivrait. Mais à ce bonheur il ne voulait pas penser, craignant un nouvel espoir déçu.

                Silencieux, Thomas ne savait plus quoi faire. Il comprenait très bien la détresse de son camarade mais ne savait que faire pour l’apaiser. C'était bien la première fois que cela arrivait : il avait toujours été un soutien pour Guillaume que ce soit lorsque sa première petite copine l'avait jeté comme une vieille chaussette ou bien toutes les fois où, au début de sa carrière d'intermittent du spectacle, il avait dû emménager dans un appartement plus petit, faute de pouvoir payer le loyer. Ensemble, ils avaient survécu à toutes les galères, mais la situation n'avait jamais été aussi critique. Thomas s’était donc résolu à attendre, lui aussi, que faire d'autre ? Il avait allumé la télévision et guettait le début du journal de vingt heures dans lequel le nom du survivant serait peut-être révélé.

                Debout de l’autre côté de la porte close de la loge, Yannick Sana fulminait. Ses deux acteurs étaient scotchés devant le téléviseur et rien ne semblait les décider à monter sur les planches. S’ils refusaient de jouer la pièce ce soir c’était très mauvais pour la carrière de tous ceux qui travaillait avec eux, très mauvais. Il ne comprenait pas les raisons qui poussaient Avignant à rester dans cet état végétatif, lui qui était toujours si vif et dynamique, qui poussait toujours les autres vers le haut quand leur moral était au plus bas. Personne ne parvenait à le tirer de sa chaise, pas même Thomas qui le connaissait depuis toujours.

                -Quand vont-ils se décider à sortir de là ? lui demanda soudain Joséphine Blanchard, l’une des actrices qui jouaient dans la pièce avec Avignant et Robson, en passant près de lui.

                -C’est une excellente question, soupira Yannick. Dans vingt minutes, je défonce la porte.

                Pensant qu’il plaisantait, la jeune femme s’efforça de sourire bien qu’elle ne trouvât pas cela très drôle, mais Yannick était sérieux. Les spectateurs arrivaient et il était de plus en plus inquiet.

                De l’autre côté de la porte, une musique angoissante retentit : celle qui annonçait le journal télévisé. Thomas avait cessé de respirer, attendant l’énoncée des reportages qui allait suivre. Guillaume lui entendait la télévision plus qu’il ne l’écoutait. Le jeune présentateur prit la parole :

                -Madame, monsieur, bonsoir. A la une de l’actualité de ce 15 avril la réforme des retraites ne fait pas l’unanimité. Des centaines de personnes sont descendues aujourd’hui dans les rues de Paris pour manifester. L’incendie qui ravage les forêts du Var a causé la mort de deux personnes car une habitation n’avait pas était évacuée à temps. Le médecin en chef de l’hôpital de Vladivostok, en Russie, a confirmé aujourd’hui l’identité du seul survivant de l’opération « Hatori Honda ». Il s’agit d’une journaliste française, Agathe Rousseau, âgée de vingt-quatre ans. Le ministre des affaires étrangères en visite aux Etats-Unis…

                Silence dans la petite loge. Thomas se tourna vers son ami, un large sourire aux lèvres. A la mention d’Agathe par le téléviseur, des tremblements avaient sorti Guillaume de sa torpeur. Il dévisagea Thomas, n’osant comprendre. Avec un air interrogatif, il pointa un doigt vers l’écran. Robson hocha vigoureusement la tête et confirma d’une voix joyeuse :

                -Elle est vivante.

                Les épaules de Guillaume s’affaissèrent, comme si toute la tension des derniers jours retombait d’un seul coup. Il prit son visage entre ses mains et pleura de soulagement. Il ramena ensuite ses poings fermés sur son front, découvrant ses joues humides de larmes tandis qu’il riait. Thomas s’était approché de lui et ils s’étreignirent dans un geste fraternel.

                -C’était bien la peine de te mettre dans un tel état, plaisanta Robson en s’écartant.

                -Elle est vivante, répéta Guillaume. Vivante !

                -Oui, je sais, ils viennent de leur dire à la télé.

                -Très drôle, sourit Guillaume. Vivante, elle est vivante et elle va rentrer !

                -Il y a intérêt car toi, tu ne vis que pour elle, se moqua Thomas.

                Guillaume frappa amicalement l’épaule de Robson en guise de représailles. La porte de la loge s’ouvrit soudain dans un grand fracas. Surpris, les deux camarades se tournèrent vers celui qui venait de la défoncer d’un coup de pied.

                -Yannick ? s’étonna Robson. Ce n’était pas fermé à clef.

                -C’est donc pour cela qu’elle ne m’a pas résistée longtemps, répondit le metteur en scène, pensif. Tiens, Guillaume, tu t’es décollé de ta chaise ?

                -Je n’étais pas collé, j’étais juste assis, répondit le comédien avec sérieux.

                Dubitatif, Yannick ne répliqua pas. Il fronça les sourcils en apercevant les yeux rougis d’Avignant. Avait-il pleuré ?

                -Que s’est-il passé pour que tu te décides enfin à te lever ? demanda Sana.

                -Je t’expliquerais. En attendant, nous avons une représentation à jouer dans quinze minutes, estima-t-il en consultant sa montre. Et si nous allions nous préparer ?

                Thomas approuva d’un mouvement de tête et suivit Guillaume à l’extérieur de la loge sous le regard ahuri de Yannick qui leur emboîta finalement le pas.


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  • Bien le bonjour !

     

    Alors, comme vous l'avez sans doute déjà remarqué, j'ai publié trois nouveaux chapitres de JtlP sur le blog (mais je n'avais pas eu le temps d'écrire une News ^^'). Il s'agit du très court chapitre 17 où vous allez découvrir ce qui est arrivé à Agathe. Il y a aussi le tout aussi court chapitre 18 dans lequel vous découvrirez que le soulagement de Guillaume, dans le dernier chapitre qui lui était consacré ( le 14), est de courte durée. Et enfin, vous pourrez lire le chapitre 19 qui, lui, est d'une longueur normal et où il est de nouveau question d'Agathe.

    Par ailleurs, je vous informe que le prochaine chapitre de JtlP sera publié par mes soins demain ! Comme la fin de l'histoire arrive à grands, pas, je me doute que vous n'aurez pas la patience d'attendre encore plusieurs semaines, surtout si on prend en compte la longueur assez réduite des chapitres. D'ici la mi-juillet, vous connaîtrez la fin !

     

    Je vous souhaite une bonne lecture, et de bonnes vacances pour ceux d'entre vous qui viennent de voir s'achever une année scolaire ! ;-)


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  • La fin est proche ! Les six derniers chapitres étant les plus courts, ils seront tous publiés d'ici dix jours. Vous saurez enfin ce qui arrive à nos deux héros !

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  •             Dans la salle de répétition, Guillaume et Thomas rejouaient l’une des scènes de leur pièce pour la quatrième fois d’affilée. Et inlassablement, Robson demandait à son camarade de se concentrer mais ce dernier prêtait une oreille bien plus attentive aux paroles du présentateur radio qu’aux répliques de son ami. Thomas le connaissait, il savait qu’il n’obtiendrait rien de Guillaume tant que celui-ci n’aurait pas entendu ce qu’il voulait. Voilà deux jours qu’Avignant ne quittait pas son poste de radio, attendant des informations concernant l’intervention des Nord Coréens qui devaient arrêter Hatori Honda et renvoyer en Russie les cinq membres de la mission secrète menée par les occidentaux.

                Thomas finit par s’asseoir et, comme son camarade, écouta attentivement les paroles du présentateur. Ce dernier parlait pour la énième fois de l’incendie qui ravageait les forêts du Var. Des habitations avaient dû être évacuées à cause des flammes. Il aborda ensuite les thèmes récurrents du taux chômage qui ne cessait d’augmenter et de l’âge de départ à la retraite qui risquait d’être encore repoussé.

                -Pour terminer cette édition, conclut-il, je laisse la parole à notre correspondant en Russie. Déclaration enregistrée il y a quelques minutes à peine.

                -Du nouveau dans l’affaire Honda, débita une voix différente. Les équipes nord coréenne sont parvenues au quartier général du terroriste dans la journée d’hier. D’après nos informations, ils auraient trouvé de nombreux cadavres dont celui d’Hatori Honda. Il aurait été tué par balle. Apparemment, l’équipe d’intervention envoyée par les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Angleterre et la Russie serait arrivée sur place avant eux. Il semblerait que seul l’un de ses membres soit encore en vie à l’heure actuelle. Nous ignorons encore son identité.

                -C’est la fin de ce journal, reprit le présentateur. Je vous laisse avec l’émission culinaire de Madeleine Portier.

                Dans la salle de répétition, Guillaume accueillit cette annonce comme il l’aurait fait pour un coup de poing dans la poitrine : il eut un mouvement de recul et sa respiration se bloqua l’espace d’une seconde. Il inspira soudainement une grande goulée d’air comme s’il était resté en apnée de longues minutes. Ressentant sans peine la détresse de son camarade, Thomas s’efforça de le calmer :

                -Ne t’inquiète pas, ça ne peut être qu’Agathe.

                -Ils étaient cinq, articula Guillaume.

                -Ce qui fait une chance sur cinq. Vingt pour cent de chance que ce soit elle.

                -C’est horrible pour les quatre autres, ce que tu viens de dire, fit remarquer Avignant.

                -Je sais bien mais leurs proches souhaitent eux aussi voir revenir celui qu’ils connaissent.

                -Justement, pourquoi Agathe serait-elle la seule survivante ?

                -Il faut bien que ce soit quelqu’un, hasarda Thomas.

                -Oui. Et il est quatre fois plus probable que ce soit quelqu’un d’autre.

                -Cette conversation ne mène à rien, Guillaume, soupira-t-il. Il est inutile de calculer. Tout ce que nous devons faire, c’est attendre.

                -Attendre quoi ? demanda l’acteur, hébété.

                -Que les médias nous donnent un nom. On ne peut rien faire d’autre, Guy, expliqua-t-il. Je suis désolé.

                Guillaume ne répondit pas. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait. Il y a quelques jours, il ignorait si Agathe pourrait revenir en vie. Lorsque la télévision avait annoncé par la suite que les occidentaux seraient reconduits à la frontière russe par les Coréens, pas une seule seconde il n’avait pensé qu’elle ne ferait pas partie du voyage et il la voyait déjà de retour à Paris. Mais à présent, il était de nouveau plongé dans le doute et l’angoisse. Je t’en prie, Agathe, dis-moi que tu es en vie, espéra-t-il en prenant sa tête entre ses mains.


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